Voici les faits : il y a 6 mois, je recueillais les témoignages de nombreux agriculteurs en Loire Atlantique. Didier Potiron, Sylvie Bignon, Céline Bouvet… tous habitaient le même secteur (entre Puceul et Nozay),  et tous attestaient des mêmes maux : vaches mourantes, fausses couches,  mammites. Depuis plus de 6 ans, tous pointaient du doigt les éoliennes  sans que personne ne s’intéresse réellement à leurs témoignages. Ils  parlaient aussi de l’électricité qui venait du sol, mais personne ne  voulait les croire, malgré les troupeaux décimés. 
Depuis, la presse  s’en est mêlée, depuis, on creuse autour des éoliennes pour connaître la  réalité sur les champs électromagnétiques. Les questions sont  nombreuses : que se passe-t-il lorsque les câbles enfouis sont en  surcharge d’électricité ? Quelles ondes conduisent réellement ces câbles  lorsque les éoliennes tournent à plein régime ? Les interrogations se  multiplient et les vaches continuent à mourir. Les habitants, quant à  eux, souffrent de maux de têtes, d’insomnies. Je me souviens de Céline,  qui me disait alors, au détour de notre conversation : « Et puis… il y a  de plus en plus de cancers ». Mais je n’avais pas relevé. J’avais  décidé de me concentrer sur les animaux : des vaches malades, des  fractures dans les roches, de l’électricité qui passe partout sous les  maisons, là où elle ne devrait pas être. 
 Les mois passent, et chez moi, dans le Cantal,  on commence aussi à parler de vaches qui meurent dans certaines  exploitations, au pied des éoliennes. Tiens, tiens, chez nous aussi ?  J’enquête, je ne suis pas géologue, mais je connais ma terre : le  schiste, le granit. Un sol très riche en quartz, gorgé d’eau et de  radon. Ces sols sont extrêmement sensibles lorsqu’on les fracture, et  ils ont une très grande capacité à conduire l’électricité, tout  particulièrement lorsqu’ils sont soumis à des vibrations. Les éoliennes  sont donc le cocktail rêvé pour que ces roches s’expriment. 
 Par curiosité, je vérifie la qualité du sol de la Loire Atlantique, et, surprise : les bretons et les auvergnats ont un point en commun : le granit, le schiste. 
C’est alors que j’entends parler des enfants malades à Sainte-Pazanne. Loire Atlantique.  Des leucémies. Je repense alors à la remarque de Céline Bouvet. « Il y a  des cancers ». Je prends ma carte, et j’indique consciencieusement sur  celle-ci les parcs éoliens. Surprise : Saint Pazanne est cernée par 7 parcs qui l’encerclent par l’ouest. Je vérifie que leur installation est bien antérieure à l’apparition des cas de cancers. C’est le cas. Sainte-Hilaire Chaléons, 2016, Sainte-Pazanne 2016. Creusement des fondations et raccordements par lignes souterraines, 2015. 
 Je me souviens aussi des remarques des témoins de Puceul et Nozay  : « le mal des vaches a commencé dès que les travaux ont démarré, dès  qu’ils ont commencé à creuser la terre ». Je repense à Monsieur Asfaux,  dans le Cantal, qui m’avait dit « les éoliennes sont loin de notre habitation, je ne les vois même pas, mais pourtant nous sommes malades ». 
Et  je décide donc de poursuivre mes investigations du côté du sol. Je me  documente. Les éoliennes, ce ne sont pas seulement des tours  gigantesques posées en pleine campagne. Il faut les raccorder à des  centrales électriques. Ces centrales électriques ne sont pas toujours  prêtes à accueillir ce surplus d’électricité, alors il faut augmenter la  puissance des « postes source » : un lieu où se rejoignent toutes les  lignes électriques d’un secteur. Je concentre donc mes recherches sur la  politique du département de la Loire Atlantique en matière d’énergies renouvelables. J’apprends que Sainte Pazanne est un poste source. Celui-ci est situé …dans le bourg. Il est au cœur d’un triangle qui relie Pornic (où vont être installées des éoliennes off shore), et Brains, puis Cheviré, à côté de Nantes. (voir document joint)
Jusqu’ici, pas de souci particulier, puisque le poste source de Sainte-Pazanne  existe depuis longtemps et qu’ il n’y a jamais eu d’excès de cas de  cancers auparavant. Mais… il est aussi indiqué dans l’étude d’impact,  (RTE, developpementdurable.gouv), que, pour absorber le surplus  d’électricité lié à l’installation des nombreux parcs éoliens sur le  fameux triangle, des lignes haute tension vont être ajoutées, je cite : «  4 départs de 63 000 volts ( Saint Père en Retz/Cheviré/Sainte Pazanne) ». 
 J’effectue donc  des recherches sur ces nouvelles lignes à haute tension souterraines, «  boostées » depuis, ou nouvellement installées. Toute la France  électrique apparaît sur mes cartes …. Sauf … les lignes enterrées.  Visibles nulle part. En apparence, les aérogénérateurs ne semblent  raccordés à rien. Des tours à vent posées comme par magie autour d’un  village. Et pourtant, il y a bien de l’électricité qui passe…dans le  sol…et ce programme d’augmentation de la puissance des lignes…et…ces  percements des roches réalisés tout autour de Sainte-Pazanne pour installer les 7 parcs. 
 Me revoici le nez dans le schiste et les failles rocheuses. 
 Je reprends alors la liste des malades recensés : Sainte-Pazanne, Rouans, Saint-Hilaire Chaléons, Saint Mars de Coutais.  Je poursuis mes recherches très difficilement : les tranchées  d’enfouissement des lignes électriques haute-tension ne sont pas à la  portée de tous, semble-t-il, et on n’est pas censé savoir ce qui se  passe sous nos pieds, dans les failles. On ne nous demande pas notre  avis…Mais je suis têtue. Après des semaines d’enquête, je dispose enfin  des cartes que je fournis aujourd’hui. J’y ai placé les écoles. Puis  j’ai relié les éoliennes avec notamment le poste source de Sainte-Pazanne. Les « coïncidences » se multiplient : A Sainte-Pazanne, il  y a notamment deux enfants malades dans l’école Notre Dame de Lourdes.  L’école est située en face du poste source, là où les enfouissements des  câbles électriques pour raccorder les parcs éoliens ont été réalisés. Sur ces lignes arrive l’électricité du parc éolien de Sainte-Pazanne, mais pas seulement : le parc situé à l’ouest de Saint Hilaire Chaléons, la Milsandrie, se raccorde via la D61 puis la D80 au poste source de Sainte Pazanne en passant par Saint Hilaire Chaléons. Un autre parc au Sud (le long de la D758) se raccorde également au poste source de Sainte-Pazanne. A Rouans,  les câbles du parc situé entre la D751 et la D66, passent par le cœur  du bourg. Les promoteurs envisagent d’ailleurs d’installer sur la  commune de Rouans, un autre parc car l’infrastructure est déjà en place.
 Peu à peu, d’autres cas de malades sont signalés, du côté de Puceul et Nozay. A Joué sur Erdre : un cas. Autour de Joué, je place les parcs éoliens sur la carte, il y en a deux, longeant la D31, et des lignes enfouies. Un cas est signalé à Châteaubriant.  Ce bourg est un poste source. Il est cerné par 6 parcs éoliens à l’Est.  Et partout, des lignes haute tension sont enterrées, des tranchées sont  réalisées, des roches fracturées par l’installation de 1500 tonnes de  béton dans le sol pour chaque éolienne.
 Je ne suis pas une scientifique. Je ne suis pas de la Loire Atlantique. Je ne sais pas ce que propagent des lignes enterrées. Des champs électromagnétiques ? Du radon ? De l’électricité ? Mais les coïncidences sont vraiment trop nombreuses pour qu’elles soient tues.
Note pour la lecture des plans : en bleu, lignes aériennes, en rouge, lignes souterraines. 
Sioux Berger
 Ecrivain
 Défricheuse d’idées reçues



